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Expo : La Libération de la peinture 1945-1962 au Mémorial de Caen

La liberation de la peinture memorial caen fondation gandur

Le Mémorial de Caen accueille l’exposition La Libération de la peinture 1945-1962. Les tableaux sont issus de la fondation Gandur pour l’Art, et présentent l’influence de la guerre sur les peintres et leurs œuvres.

Après l’exposition dédiée à Rockwell l’an dernier, celle-ci est la deuxième exposition d’envergure à prendre place au sein du Musée.

J’ai eu la chance de découvrir l’exposition lors d’une présentation presse en présence de M Grandur et des deux commissaires de la fondations ayant organisé l’exposition.

Un moment très enrichissant puisqu’il permet de mieux comprendre le sens des œuvres, mais aussi la symbolique et l’attachement du collectionneur envers les tableaux choisis.

Art parietal

Comment est née cette exposition ?

D’une rencontre à Genève. Stéphane Grimaldi – Directeur du Mémorial de Caen – se trouvait alors dans le bureau de M Grandur. Impressionné par une peinture, il questionne le collectionneur. Très vite se dessine un projet commun autour de l’art post-guerre.

Le projet prendra du temps : il faut pouvoir accueillir la collection au sein du Mémorial et organiser l’exposition. Le Covid 19 passe aussi par là, reculant l’ouverture au public.

1945-1962 : période charnière

Bien que l’exposition prenne place sur la période de 1945 à 1962, une oeuvre antérieure s’y trouve exposée. Il s’agit du tableau Sarah de Jean Fautrier, datant de 1943.

Sarah jean fautrier

Le peintre, poursuivi par la Gestapo, s’était fait interné, espérant ainsi se tenir en sécurité. Cependant, un peloton d’exécution s’est installé juste derrière ses fenêtres. Il peignait donc dans sa chambre, sous le sifflement des balles. Un charnier avait été creusé, et le soir, à la nuit tombée, il allait observer les corps déchiquetés par les balles. Témoin immédiat de l’horreur, il a donc composé cette oeuvre et les suivantes – baptisées Les Otages – sur le vif. Jean Fautrier n’a pas découvert les horreurs de la guerre à l’issue de celle-ci, mais bien pendant qu’elles se déroulaient. Le nom donné à ce tableau « Sarah » n’est pas anodin dans le contexte d’antisémitisme ambiant.

Ce témoignage marque un tournant. Comment peindre à nouveau comme si tout allait bien après ces cinq années ?
La Libération a aussi marqué celle de la peinture.
S’affranchissant des codes, ils peignent en relief, puisant dans la matière, et dans leurs mémoires.

Ils vont petit à petit se politiser, s’inspirant de l’époque – Seconde Guerre Mondiale, Hiroshima et Nagasiki, Guerre d’Algérie. La peinture s’éloigne de son aspect photographique.
Art informel et Art pariétal prennent place.

Une exposition surprenante en Normandie

Nous sommes habitués à la période Impressionniste en Normandie. Il est vraie que la région a fait l’objet de nombreuses toiles relatives à cette période.
Mais l’Art et la peinture ne s’arrêtent pas à cette période, et j’ai apprécié le fait de pouvoir voir autre choses, d’autres courant, à travers cette exposition unique.

Georges Mathieu, Pierre Soulage, Martin Barré, … Autant d’œuvres que vous pourrez contempler durant cette exposition.

La Fondation Gandur pour l’Art Contemporain prête environ 1000 œuvres par an à travers le monde. Les collections  ont déjà été exposées au Met à New-York ou au Mucem de Marseille, mais c’est la première fois que vous pourrez les voir à Caen!

La liberation de la peinture memorial caen fondation gandur

Si vous aimes l’Art Contemporain, n’hésitez pas à surveiller de près l’actualité de l’Artothèque de Caen, qui propose de nombreux événements!

 

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