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Urbex à Caen : Un shooting improvisé et inattendu

urbex caen

Il y’a des rencontres qui se font par hasard et qui vous ouvrent des portes insoupçonnées. C’est ce qui s’est passé pour moi ce jour là: au sens propre comme au sens figuré. J’étais tranquillement assise en terrasse à photographier mon assiette – Comme d’habitude! – quand j’ai été interpellée par un client des lieux.

Crédit photo : Dans la lentille de Mlle Deufré

Cette personne me pose quelques questions sur mes photos, sur la raison pour laquelle je photographie mon assiette, et me propose une occasion en or: celle de photographier l’intérieur de l’ancienne École des Beaux Arts avant sa destruction. Je n’ai pas réfléchi: j’ai dit oui! Je préviens mon interlocuteur: je ne suis pas photographe. Je suis juste une blogueuse curieuse. La personne me donne le sésame pour entrer, et notre conversation prend fin.

Le lendemain, il est prévu que je rejoigne mon amie Alicia. Mon cerveau ne met pas longtemps à échafauder un plan: je contacte Alicia le modèle, Fred la photographe et Séverine la maquilleuse 1944 Paris. En quelques SMS l’affaire était bouclée! Rendez-vous pris pour le soir même, notre équipe de choc s’organise comme elle peut pour concrétiser ce shooting imprévu, et les rouages se mettent en place.

A 18h30, nous pénétrons dans les lieux, impressionnées par la beauté des pièces et les ravages du temps.

Fred me confie le rôle d’assistante plateau. Je relève le défi, je n’y connais rien, mais ce n’est pas grave, l’air chargé de lumière et de poussière me donne des ailes. Je photographie tout et n’importe quoi.
Notre petit quatuor, les morceaux de miroir épars qui jonchent le sol, les lames d’un plancher qui en a vu de toutes les couleurs.
En effet, le lieu est un hôtel particulier du XVIIIe siècle ayant accueilli l’Ecole des Beaux-Arts de Caen de 1945 à 2009.

Il a vu défiler des pas! Des destins se jouer, des intrigues de couloirs, des soirées de prestige, des raves désenchanteresses et des rêves désenchantés. C’est à mon tour, de longer les plaintes ravagées, et de frôler du bout des doigts les murs décrépis.

Clic Clac, c’est dans la boîte. Alicia se fait mutine en body et hip-hop en Rollers. Elle endosse les rôles et les tenues en quelques heures. Le temps nous est compté.

J’aurais aimé avoir le pouvoir de remonter les aiguilles du temps. De voir défiler les siècles avec la précision d’un horloger. Les squatteurs, les étudiants, les hôtes prestigieux et les autres passagers.

Mais il est temps de nous en aller. Demain ou presque, l’hôtel particulier disparaîtra, emportant avec lui mille et un secrets. Mais aujourd’hui, rien que pour quelques heures, nous nous sommes reflétés dans chacun de ses miroirs. Une façon, en somme, de lui rendre un dernier hommage.

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8 Comments

  • Reply
    Laetitia
    26/04/2018 at 9 h 30 min

    C’est magnifique! La chance d’avoir pu entrer!

    • Reply
      lebeautemps
      29/04/2018 at 11 h 58 min

      Oui je mesure bien la chance que j’ai d’avoir eu l’opportunité d’accéder à ces lieux interdits au public! 🙂

  • Reply
    C-Line’s Box
    26/04/2018 at 9 h 45 min

    Les résultats de belles rencontres! Heureuse de savoir que vous avez pu profiter des derniers instants de ce lieu !
    Superbe expérience les filles

  • Reply
    Julie
    27/04/2018 at 13 h 54 min

    J’imagine que l’ambiance devait être étonnante dans un tel lieu, comme tu dis il emporte 1001 secrets en disparaissant …

    frenchcaencaen.net

    • Reply
      lebeautemps
      29/04/2018 at 11 h 59 min

      C’était vraiment formidable, quelle tristesse de savoir que cet endroit va disparaître…
      Bises!

  • Reply
    Celin&dit
    27/04/2018 at 15 h 15 min

    C’est tellement beau ?

    • Reply
      lebeautemps
      29/04/2018 at 12 h 00 min

      Oui, c’était sublime! Et encore, je n’ai pas pu mettre toutes les photos sans quoi l’article aurait été beaucoup trop lourd!

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