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Expo « Dessins assassins ou la corrosion antisémite en Europe » au Memorial de Caen

Il y’a quelques jours, j’ai pu assister à la visite privée de la nouvelle exposition « Dessins assassins ou la corrosion antisémite en Europe » en présence d’Arthur Langerman.

Ce fils de déportés possède un fond assez particulier puisqu’il collectionne les affiches antisémites. Cette collection a débuté en 1961, à la suite du procès Eichmann. Durant des années, il a ainsi récolté des milliers d’affiches, de cartes postales, de publicités, et de pages de magazines mettant en avant des phrases ou des dessins à caractère antisémites.
Toutes ces pièces sont issues de la collection privée de ce survivant de la Shoah.

S’il dévoile sa collection aujourd’hui, c’est pour montrer que ces idées ne sont pas nées dans les années 30 en Allemagne, mais se sont propagées petit à petit dès le XIXe siècle, jusqu’à s’insuffler dans n’importe quelle petite affiche.
Le nazisme n’est pas né en un an. Ni en 10 ans. Il s’est propagé au fur et à mesure, jusqu’à ce qu’on ne le remarque même plus.
Car l’antisémitisme n’est pas le fruit du nazisme, mais bien ce qui l’a précédé, et engendré. La banalisation de tels discours a mené à mené à la guerre, et non l’inverse.

Cette exposition est aussi une façon aussi d’éviter que cela ne se reproduise, que des propos aussi discriminatoires envers une communauté ou une autre puisse de nouveau resurgir.

Ce qui m’a le plus choqué, ce sont les livres pour enfants. Les planches de ces « dessins assassins » comme les a nommé le Memorial de Caen, étaient donc destinées aux plus petits. A côté de Cendrillon ou Blanche Neige, avant même de savoir lire, les enfants étaient ainsi bercés de comptines où des êtres humains sont comparés à des champignons empoisonnés. Il est terrifiant et édifiant que de tels livres aient pu ainsi exister et être diffusés.

L’exposition est très bien documentée. Elle se compose d’environ 120 affiches réparties sur 800m². Une infime partie de ce qu’a pu rassembler le collectionneur, qui détient jusqu’à 7000 pièces à ce jour.

Dessins assassins ou la corrosion antisémite en Europe
Exposition visible jusqu’au 15 décembre 2017
Memorial de Caen
Esplanade du Général Eisenhower,
14000 Caen
Tarif : 5 euros

Merci au Mémorial de Caen pour leur invitation.

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2 Comments

  • Reply
    Noémie
    30/03/2017 at 19 h 42 min

    Merci pour cet article intéressant et nécessaire ! Je vais sans doute aller y faire un tour ! Pour ne jamais oublier l’horreur…

    • Reply
      lebeautemps
      02/04/2017 at 16 h 03 min

      L’expo est très bien montée, et documentée. Je la recommande!

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